Janua vera

Janua Vera

Quatrième de couverture :

.
Mon avis :

On m’a très bien vendu Janua vera et je me suis donc enfin lancée dans cette lecture. S’il y a de très bons textes, il y en a qui sont bons mais oubliables, d’autres qui ne m’ont pas touchée. Si ces derniers récits sont de l’ordre du subjectif, il semble toutefois que les très bons textes fassent l’unanimité parmi les quelques retours détaillés que j’en ai eu.

Janua vera est un recueil qui nous fait découvrir quelques histoires qui ont fait le Vieux Royaume. Le livre s’ouvre avec la nouvelle éponyme, relativement courte ; elle nous raconte l’histoire du Roi-Dieu Leodegar, hanté chaque nuit par un rêve qui le terrifie. Si j’ai trouvé l’idée plutôt bonne, je n’ai finalement pas apprécié plus que cela ce texte. Heureusement, il est suivi de Mauvaise donne où l’on suit Benvenuto, un assassin qui se retrouve bien malgré lui mêlé à un complot, des meurtriers et des mages à ses trousses. Cette nouvelle est réussie et si le personnage principal est un antagoniste, il n’en reste pas moins que l’on s’y attache et que l’on craint pour sa survie. Il a beau être malin, il n’en reste pas moins dépassé par les événements.
Viennent ensuite deux nouvelles qui sont sympathiques. Cela dit, j’ai beau avoir apprécié Le service des dames (le chevalier Æden s’en va combattre pour défendre l’honneur d’une noble dame) avec sa fin relativement cynique, cette histoire ne se démarque pas. Elle se lit bien, le héros est chouette et ça s’arrête là. Concernant Une offrande très précieuse, eh bien elle n’est pas mémorable et même un peu inférieure, je trouve. Elle a certes de bons ingrédients (un barbare qui fuit à travers la forêt avec l’un de ses camarades – ils sont tous deux blessés – suite à une débâcle) mais je n’ai hélas pas réussi à accrocher au personnage principal. Il y a pourtant des éléments faits pour le rendre attachant mais ça n’a pas marché avec moi. J’ai donc laissé quelques semaines avant de me lancer dans la suite car j’avais pas mal d’appréhensions. Pourtant, c’est à partir de là que j’ai eu de très bonnes surprises.
Le conte de Suzelle porte bien son nom puisque cette nouvelle a tout du conte : une fille, Suzelle, rencontre un beau jeune homme qui lui fait la promesse de revenir. Suzelle, qui était plutôt du genre sauvage, va changer et sa vie va se faire dans l’attente du retour du bel inconnu. Cette histoire est touchante, mon cœur a palpité pour ce conte. A succédé au Conte de Suzelle un récit bien différent : Jour de guigne. Je n’ai certes pas encore lu du Terry Pratchett mais c’est évident : Jour de guigne est dans la même veine. Nous suivons Maître Calame, humble copiste, qui se retrouve atteint du Syndrome de Palimpseste : il a désormais une poisse monumentale ! J’ai eu beaucoup de peine pour cet homme, pourtant je n’ai pu m’empêcher de sourire à certaines situations. C’était amusant, avec un peu de tension et de suspens… Tout comme le conte qui l’a précédé, j’ai beaucoup aimé ce récit.
Un amour dévorant m’a également plu. Ici, il est question d’une légende terrifiante qui raconte que des drames se nouent dans le clair-obscur. Quand le soleil se lève et quand il se couche, des appeleurs arpenteraient la forêt – et mieux vaut ne pas les croiser. Le hic, c’est que cette légende n’en est pas une, c’est un fait réel. Le gyrovague Phasma enquête. L’ambiance est sombre, sinistre, il y a du mystère… J’ai grandement apprécié cette lecture.
Enfin Janua vera se conclut avec Le confident. Hormis la fin qui me laisse un poil dubitative, j’ai beaucoup apprécié cette nouvelle dans laquelle un homme qui sert le Desséché (un dieu) nous raconte son parcours et nous en apprend plus sur son culte – le même culte que le gyrovague Phasma, par ailleurs.

En somme, malgré une première nouvelle qui me laissait craindre la suite, j’ai globalement passé un très bon moment de lecture avec Janua vera de Jean-Philippe Jaworski. Ne vous laissez pas avoir par le style qui peut paraître assez pompeux de prime abord (genre, oui, OK, le gars a du vocabulaire, tant mieux, mais on n’est pas là pour lire un dictionnaire) ; on se laisse en fin de compte porter car, il faut le dire, la plume est très sympa et ça se lit bien, il y a même presque une forme de poésie.
En somme, Janua vera est un recueil que je recommande avec plaisir.

Janua vera, Jean-Philippe Jaworski • Folio SF • 2009 • 488 pages • 10,90€ • Genre : fantasy, nouvelles • ISBN : 9782073034038

Ce livre participe au Challenge de l’Imaginaire.

6 réflexions sur “Janua vera

  1. tampopo24 dit :

    Justement j’adore ce côté recherché de la plume qui donne tout son cachet ici et me rappelle certaines de mes premières lectures en fantasy moyenâgeuse ^^

    Tu as raison sinon, recueil oblige, il y a des textes plus faibles, mais je ne me rappelle pas avoir passé un mauvais moment avec aucun et ça m’a permis de découvrir avec bonheur la plume de l’auteur, que je compte bien retrouver prochainement avec l’un de ses séries sortie en poche. Je dois encore décider ><

    Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire